Ngozi Okonjo-Iweala. Motivatrice en cheffe de l'OMC

Anwarpress FR dimanche 1 décembre 2024 - 13:40
Ngozi Okonjo-Iweala, reconduite vendredi à la tête de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), a tenté de redonner du tonus à une institution sclérosée en jouant de son habileté, de sa personnalité et de son énergie qui semble inépuisable.

Mme Okonjo-Iweala s’est présentée comme une championne de la lutte contre la corruption, omniprésente au Nigeria, et a révélé que sa propre mère avait même été kidnappée à cause de ses tentatives de lutte contre ce fléau

Ngozi Okonjo-Iweala, âgée de 70 ans, est une pionnière : elle a été la première femme ministre des Finances au Nigéria et elle est la première femme et la première Africaine à diriger l’OMC. Elle a longtemps travaillé au sein de la Banque mondiale.
Avec son style pragmatique et son dédain pour les fioritures, elle est vue comme quelqu’un qui est capable de faire avancer les choses.

Dans un contexte mondial fort peu propice au multilatéralisme et aux concessions, elle a réussi a faire adopter par les membres de l’OMC un accord longtemps bloqué sur la réduction de certaines subventions à la pêche.

Mais son nouveau mandat à la tête de l’OMC et ses 166 membres se fera dans l’ombre de la présidence américaine de Donald Trump – qui a paralysé l’organisation lors de son premier passage à la Maison Blanche, s’est opposé à ce que Mme Okonjo-Iweala dirige l’institution une première fois et a déjà fait savoir que les règles du commerce international importaient peu face à son mantra « l’Amérique d’abord ».

Seule candidate en lice, Okonjo-Iweala dirigera l’OMC pour quatre ans de plus à partir de septembre 2025

En mars 2021, Mme Okonjo-Iweala a pris les rênes d’une organisation paralysée par de multiples crises dans un monde plongé dans le marasme économique provoqué par la pandémie de Covid-19.
S’imposant face à sept autres candidats, elle avait succédé à Roberto Azevedo, qui avait démissionné prématurément en août 2020.

Si elle sillonne le monde de conférences en réunions de grands argentiers et de chefs de la diplomatie pour tenter de faire avancer les choses, Mme Okonjo-Iweala ne parle que très peu à la presse.

Lors de sa première conférence ministérielle de l’OMC en 2022 au siège de l’organisation à Genève, elle a réussi à obtenir des résultats et fait preuve de l’endurance indispensable aux tractations souvent interminables du commerce international.

La MC12 de Genève a donné l’espoir d’une résurrection de l’institution mais la ministérielle d’Abou Dhabi début 2024 a fait retomber le soufflé, faute de progrès significatif.
« Ngozi apporte une énorme autorité personnelle, une crédibilité et des capacités à ce qui est un rôle difficile et exigeant », a déclaré à l’AFP le ministre britannique du Commerce, Douglas Alexander, le mois dernier.

Il a salué son « leadership constant, son profond engagement envers les intérêts du Sud global et sa compréhension, en tant qu’ancienne ministre des Finances, de l’impératif du commerce pour toutes nos économies ».

Seule candidate en lice, elle dirigera l’OMC pour quatre ans de plus à partir de septembre 2025.
Née en 1954 à Ogwashi Ukwu, dans l’État du Delta, à l’ouest du Nigeria, Ngozi Okonjo-Iweala est la fille d’un chef traditionnel.
Elle et son mari, le neurochirurgien Ikemba Iweala, ont quatre enfants et cinq petits-enfants.
Elle s’entoure souvent de ses proches et elle ne manque jamais de remercier chaleureusement son mari pour son soutien.

Economiste du développement de formation, elle a passé une grande partie de sa vie aux États-Unis.
Diplômée de Harvard – où elle a ensuite envoyé ses quatre enfants – elle a obtenu son doctorat au MIT et fait carrière pendant 25 ans à la Banque mondiale, jusqu’au poste de numéro deux.

Elle a été une première fois ministre des Finances du Nigeria, de 2003 à 2006, avant de détenir brièvement le portefeuille des Affaires étrangères. Elle a été la première femme à occuper ces deux postes au Nigeria.
Elle est revenue au ministère des Finances de 2011 à 2015.

Mme Okonjo-Iweala s’est présentée comme une championne de la lutte contre la corruption, omniprésente au Nigeria, et a révélé que sa propre mère avait même été kidnappée à cause de ses tentatives de lutte contre ce fléau.

Ses détracteurs ont insisté sur le fait qu’elle aurait dû en faire davantage dans ce domaine.
 


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