Ces dynamiques ouvrent de nouvelles opportunités pour le secteur, renforcées par une demande croissante et des investissements à fort impact, appelés à façonner les tendances du marché.
De l’avis de l’expert en immobilier, Amine Mernissi, le marché immobilier marocain se réveille lentement après près de trois ans d’absence de visibilité, « une période désormais derrière nous », rapporte la MAP.
Dans ce sillage, le programme d’aide directe au logement est venu donner un nouvel horizon au secteur, a-t-il noté dans une déclaration à la MAP, ajoutant que depuis janvier 2024, « Daam Sakane » constitue un cap, avec un horizon fixé jusqu’en 2028, puisque ce programme s’étend sur cinq ans.
M. Mernissi a précisé que la première année s’est conclue sur un bilan positif, avec près de 130.000 demandeurs et environ 35.000 bénéficiaires.
Le programme est en phase de déploiement et n’a pas encore atteint sa vitesse de croisière, ce qui est normal ; plusieurs villes restent en demande, avec une offre encore limitée ou partiellement disponible, a-t-il soulevé.
L’engouement populaire pour cette initiative est indéniable, l’aide directe de 100.000 dirhams (DH) ou 70.000 DH arrivant à point nommé alors que le pouvoir d’achat des ménages ciblés par le produit dont le prix de vente est inférieur ou égal à 300.000 DH ou celui compris entre 300.000 et 700.000 DH avait été durement affecté par la situation socioéconomique post-Covid et l’inflation croissante, a indiqué M. Mernissi.
Des perspectives prometteuses se profilent
En matière de prévisions, l’expert a fait part d’un optimisme porté par le programme d’aide directe au logement et l’organisation d’événements d’envergure à l’instar de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) en 2025 et la Coupe du monde en 2030.
« Notre pays traverse actuellement un véritable Big Bang en matière de travaux d’infrastructure, une dynamique appelée à se poursuivre pendant les cinq prochaines années au moins », a-t-il dit.
Par ailleurs, le spécialiste a relevé que l’amnistie fiscale sur les avoirs liquides qui avait pris fin en décembre 2024, ayant généré 127 milliards de dirhams, constitue désormais un réservoir d’opportunités, notamment pour les investissements immobiliers.
Avec des besoins croissants en logement et en infrastructures, il est possible que cet argent soit en partie orienté vers ce secteur, a-t-il estimé.
Recul de l’IPAI : Une tendance contrastée?
A en croire les récents chiffres de Bank Al-Maghrib (BAM) et de l’Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie (ANCFCC), l’indice des prix des actifs immobiliers (IPAI) a reculé, au troisième trimestre 2024, de 0,4% en glissement annuel. Selon le spécialiste, l’IPAI, axé sur les biens de seconde main, ne reflète qu’une partie de la dynamique du marché et ses fluctuations, bien que récurrentes, ne traduisent pas nécessairement une tendance structurelle du secteur.
Il a précisé que le marché du neuf, quant à lui, suit une trajectoire distincte et reste difficile à évaluer en raison du manque de données fiables.
Disparités régionales : grandes villes vs zones périurbaines
Au Maroc, le secteur se caractérise par une disparité des réalités immobilières entre les régions.
Dans les grandes villes comme Casablanca et Rabat, la demande se concentre principalement sur les biens avoisinant un million de dirhams, incluant studios, bureaux et locaux commerciaux, a constaté M. Mernissi.
En revanche, dans les zones périurbaines, une tendance marquée s’est dessinée depuis la période post-Covid, avec un intérêt croissant pour des logements plus spacieux, offrant des espaces verts, a-t-il poursuivi.
Ainsi, bien que des défis d’évaluation demeurent, notamment dans le marché du neuf et face aux disparités régionales, le secteur immobilier continue de montrer des signes encourageants grâce à des mesures structurelles et un intérêt croissant pour les logements, surtout dans les zones périurbaines.
Commentaires
0