Tandis que les travées parlementaires résonnent plus de calculs mesquins que de débats de fond, une voix s’élève, claire, droite et profondément ancrée dans l’histoire démocratique du Maroc. Cette voix, c’est celle de l’Union socialiste des forces populaires (USFP), que certains voudraient faire taire, voire effacer, à coups de campagnes de désinformation, de calomnies et de manipulations grossières. Le dernier billet publié dans les colonnes de notre alter ego Al Ittihad Al Ichtiraki — «Rissalat Al Ittihad» — constitue une réponse cinglante, documentée, et moralement irréprochable à cette stratégie d’attaque continue.
Car il faut le dire sans détour: l’USFP n’est pas une cible politique ordinaire. C’est une mémoire vivante, une conscience nationale et un projet de société. C’est justement pour cela qu’il dérange.
Dès l’entame de ce texte, la question est posée de manière incisive : «Savez-vous qu’il y a une histoire et une politique d’avant et d’après la motion de censure ?» Ce n’est pas une provocation, mais une mise en garde contre l’amnésie volontaire que certains pratiquent pour mieux s’accaparer le présent et effacer ceux qui ont pavé la voie.
Ce qui est en jeu ici dépasse de loin le simple mécanisme constitutionnel de la motion de censure. Il s’agit d’un bras de fer idéologique et institutionnel sur la légitimité historique, sur la cohérence des engagements et sur la crédibilité des partis politiques à l’heure où le peuple marocain exige davantage de clarté, de sérieux et d’engagement.
Dénigrement orchestré
Il est frappant de constater, comme le souligne le texte, que «celui qui a été réellement victime d’une tentative de hold-up institutionnel, c’est bien l’USFP». En effet, loin d’être une manœuvre isolée, l’offensive actuelle contre le parti de la Rose s’inscrit dans une stratégie continue de déstabilisation. L’objectif est limpide : délégitimer une formation politique indépendante, enracinée et difficilement contrôlable. La motion de censure n’a été que le prétexte.
Depuis sa première tentative dans les années 60, jusqu’à la présente législature, l’USFP a toujours utilisé la motion de censure comme un instrument de combat politique loyal, jamais comme une arme de théâtre. En 1964 déjà, en pleine répression, le parti portait haut le flambeau de l’opposition socialiste. En 1990, en coaction avec d’autres forces réformistes, il réitérait cette posture au nom d’une transition démocratique saine. Aujourd’hui encore, dans un contexte constitutionnel renforcé, l’initiative portée par l’USFP s’inscrit dans un prolongement de cette tradition.
Mais cette constance dérange. Elle dérange parce qu’elle rappelle, à ceux qui préfèrent l’opportunisme à la conviction, qu’il existe encore des partis pour qui la parole donnée n’est pas un simple outil de marketing politique. Dérange, parce que l’USFP refuse de se laisser instrumentaliser. Dérange, surtout, parce que ce parti continue d’incarner une alternative crédible et intègre face aux dérives populistes et aux renoncements.
Motion confisquée
Le texte de «Rissalat Al Ittihad» est sans ambiguïté : «Le parti de l’USFP est accusé et attaqué parce qu’il a refusé, moralement et politiquement, d’être entraîné dans la banalisation, le ridicule et la minimisation de son initiative».
Ce refus de céder à la dénaturation de la démarche constitutionnelle a valu au parti une série d’attaques ad hominem, d’interprétations malveillantes et de suspicions infondées. Or, l’histoire retiendra que l’USFP a, une fois de plus, choisi l’honneur politique plutôt que les combines. Le parti a préféré suspendre le débat plutôt que de cautionner une transformation honteuse de la motion de censure en un simple «détail procédural» voué à servir les calculs mesquins de certaines parties de l’opposition.
Les auteurs de cette cabale oublient une donnée essentielle : l’USFP n’a jamais eu besoin d’un artifice pour exister politiquement. Il n’a jamais joué sur l’esquive ou l’effet d’annonce. Son autonomie est structurelle, son histoire est nationale et son engagement est populaire. Il faut croire que cela effraie encore certains.
Diversion pathétique
L’accusation de «complot» agitée par le Parti de la Justice et du Développement (PJD) contre l’USFP ne résiste ni à l’examen des faits ni à la mémoire politique du pays. Elle n’est rien d’autre qu’une diversion pathétique, un écran de fumée brandi par ceux qui, dénués de stratégie, cherchent désespérément à masquer leur propre vacuité politique. Ce n’est pas un hasard si ceux qui dénoncent aujourd’hui un prétendu complot sont les mêmes qui, hier encore, en appelaient bruyamment à la dissolution du gouvernement et à des élections anticipées, plongeant la scène nationale dans une instabilité assumée.
Dans les faits, ce n’est pas la première fois que le parti de la Rose se retrouve attaqué pour avoir fait usage d’un mécanisme constitutionnel parfaitement légitime : la motion de censure. Lors des précédentes tentatives, la même mécanique de dénigrement s’était déclenchée, révélant une obsession persistante à disqualifier l’USFP non sur le fond de ses propositions, mais sur l’intention même de les porter. Plus grave encore, la première initiative parlementaire du parti avait déjà été décriée par certains comme un « complot » — sans jamais qu’on n’en précise ni la nature, ni la cible. Une accusation gratuite, purement émotionnelle et politiquement vide.
Il n’échappe à personne que les attaques du PJD contre l’USFP ont curieusement coïncidé avec une offensive plus large, orchestrée par une majorité, sûre d’elle-même jusqu’à l’arrogance, et relayée par des canaux médiatiques bien rodés, tous unis par une même obsession : discréditer, ridiculiser, marginaliser. Et pendant que les soupçons infondés se multipliaient, personne — ou presque — ne s’est levé pour défendre l’initiative de l’USFP contre cette offensive sournoise. Au contraire, certains ont même osé la qualifier de «cheval de Troie», comme si proposer un débat parlementaire relevait désormais de l’infiltration.
Faut-il le rappeler ? A aucun moment le parti de l’USFP n’a versé dans la théorie du complot.
A aucun moment il n’a cédé à la tentation du soupçon généralisé, ni cédé à la facilité des accusations infondées. Pas de tractations dans l’ombre, pas de deals souterrains, pas de mise en scène. L’USFP a agi à visage découvert, avec comme seule boussole la clarté de son engagement envers les institutions et le peuple.
Comme le rappelle «Rissalat Al Ittihad»: «Nous, au sein de l’USFP, nous n’avons jamais parlé de complot, ni de coordination suspecte, ni de négociations derrière notre dos, encore moins de marchandages sous la table».
L’USFP, indéracinable
C’est ici que réside le cœur du message politique de «Rissalat Al Ittihad» : Ceux qui s’acharnent aujourd’hui contre l’USFP oublient que le parti de la Rose est un édifice politique bâti par des générations de militants sincères, ayant versé leur sang, enduré les geôles, subi la répression.
Contrairement aux structures conjoncturelles créées pour des échéances électorales, l’USFP est un parti de lutte, de mémoire et de convictions. Il ne suffit pas d’agiter les chiffres ou de rejouer les vieilles rengaines pour lui faire perdre sa pertinence dans le paysage politique marocain.
Ce n’est pas une personne, ni même une génération, que l’on attaque. «Leur véritable cible, c’est l’USFP dans ce qu’il incarne d’histoire, de luttes, de sacrifices, de repères intellectuels, politiques et moraux». Mais qu’ils se détrompent. Car le combat de l’USFP ne s’éteint pas. Il se transforme, se renouvelle, et se transmet. Et c’est cela, justement, qui dérange le plus.
Et si certains craignent son retour en force, c’est parce qu’ils perçoivent ce que représente véritablement l’USFP : un projet de société fondé sur la justice sociale, la démocratie réelle et la souveraineté nationale. Ce projet n’est pas soluble dans les calculs politiciens. Il s’adresse à la conscience d’un peuple qui en a assez des promesses non tenues.
Présent et incontournable
Face aux tentatives d’effacement, les Ittihadis répondent par la clarté. Face aux accusations, ils opposent la transparence. Face aux stratégies d’enfumage, ils continuent de parler avec franchise au peuple marocain.
L’USFP n’est ni un résidu du passé, ni une pièce rapportée du présent. Il est une conscience politique vivante. Et tant qu’il existera des femmes et des hommes décidés à défendre les principes de liberté, de dignité et de justice, le parti de la Rose continuera de tenir son rang.
Aujourd’hui plus que jamais, dans un contexte de polarisation, de désillusion et de recul démocratique, le Maroc a besoin d’une gauche forte, enracinée, honnête. L’USFP ne se bat pas seulement pour lui-même. Il se bat pour l’idée même que la politique peut encore être une affaire de morale, de service public et de progrès humain.
Et cela, aucune motion détournée, aucun calcul cynique, ni aucun complot fantasmé ne pourra l’effacer.
Mehdi Ouassat
Commentaires
0