S’exprimant à l’occasion de la célébration de la Journée de l’Afrique, M. Bourita a mis en avant la profonde conviction de SM le Roi que l’avenir du Royaume est lié à l’avenir du Continent qui ne peut être bâti qu’à travers les efforts de ses propres fils et le renforcement d’une coopération agissante entre ses pays, au service de ses populations.
Dans ce sens, il a souligné la pertinence de la thématique choisie, cette année, pour la célébration de cette Journée, à savoir « L’intégration et le développement en Afrique : Accélérer la connectivité et la coopération interafricaine », ajoutant qu’elle reflète la vision du Souverain, qui n’a eu de cesse de réaffirmer que l’avenir de l’Afrique est tributaire de la complémentarité et de la coopération effectives entre ses États.
Dans cette perspective, a poursuivi M. Bourita, cette thématique se veut un appel franc à la mobilisation globale et à l’action agissante pour consacrer l’intégration africaine, et concrétiser les ambitions de développement afin de devenir une réalité tangible, à travers le renforcement de la connectivité et de la coopération économique entre les pays africains et leurs peuples.
Le ministre a relevé aussi que la célébration de la Journée de l’Afrique ne revêt pas simplement une portée symbolique mais représente un appel à agir collectivement et avec responsabilité en vue de raffermir les liens entre les pays du continent et à hisser le niveau de coopération économique interafricaine, comme étant deux piliers majeurs du développement global et durable.
« Le Maroc ne célèbre pas l’Afrique un jour par an, le Maroc vit l’Afrique, investit en Afrique, et croit en l’Afrique chaque jour », a insisté M. Bourita, notant que « l’Afrique avance, se réinvente et impose une nouvelle lecture d’elle-même au monde ».
Et de relever que SM le Roi considère que « l’Afrique n’est pas un terrain de compétition, mais un espace de solidarité, de coopération et de co-émergence », insistant sur la nécessité de renforcer les chaînes de valeur africaines et de transformer localement les ressources du continent.
« Le diagnostic est têtu : Nous représentons à peine 3 % du commerce mondial et 17 % seulement de nos échanges sont intra-africains, alors que la dépendance chronique aux importations alimentaires, industrielles, pharmaceutiques est le propre de presque tout un chacun en Afrique », a-t-il relevé.
« Changer cet état de fait n’est plus une question d’orgueil, mais une question de survie. Et le monde, qui change si vite devant nos yeux, ne nous attendra pas », a fait remarquer M. Bourita. « Alors, oui, l’Afrique bouge, oui, elle attire, oui, elle invente. Mais, l’Afrique doit désormais accélérer, s’interconnecter, se doter de leviers souverains, de chaînes de valeur intégrées, et d’industries capables de transformer, chez elle, sa matière première », a-t-il soutenu.
Selon M. Bourita, « le Maroc ne prétend pas détenir de modèle miracle. Mais, il a fait un choix clair : celui de l’action, de la constance, et de la parole tenue », notant que « le Royaume agit comme un partenaire à long terme, à l’heure où certains voient les pays africains frères comme des marchés à conquérir ou des voix à assujettir ».
« Nous ne théorisons pas la solidarité, nous la mettons en œuvre. Nous ne promettons pas, nous construisons. Nous ne faisons pas que commercer, nous investissons », a-t-il précisé.
M. Bourita a, à cet égard, rappelé une série d’initiatives en faveur du continent, notamment la livraison de vaccins aux pays africains durant la pandémie, l’investissement dans les infrastructures médicales, éducatives, agricoles et énergétiques, en plus des projets phares comme le projet du gazoduc Africain-Atlantique Nigeria-Maroc, l’initiative des États africains atlantiques, ou encore l’initiative pour faciliter l’accès des pays frères du Sahel à l’Atlantique.
« Notre ambition pour l’Afrique est connue, elle est sincère, et repose sur trois principes fondamentaux : solidarité active, respect mutuel, et action concrète », a-t-il assuré, ajoutant que « Ceci nous fait croire à une Afrique qui trace ses propres voies, une Afrique des réalisations et des projets structurants et non de la rhétorique stérile et puérile ».
Et M. Bourita d’ajouter qu' »il nous faut passer d’une Afrique des bonnes intentions à une Afrique des bonnes pratiques et des bons résultats », faisant observer que « l’Afrique n’avancera pas au rythme et sur la trajectoire que nous lui souhaitons si elle reste la variable d’ajustement d’intérêts étriqués ».
« Le Maroc croit fermement que notre continent doit se doter d’un agenda économique clair, cohérent et centré sur l’autonomie stratégique, notamment via la transformation et la valorisation de nos matières premières, la numérisation de nos administrations pour fluidifier l’intégration, et le renforcement de notre sécurité énergétique, en plus du démantèlement des barrières tarifaires et non tarifaires qui freinent la ZLECAf et du renforcement de notre souveraineté alimentaire en développant notre agriculture pour assurer notre sécurité alimentaire », a-t-il expliqué.
Pour le ministre, « il nous faut un +électrochoc d’intégration+ », ajoutant que cet « électrochoc ne viendra pas de l’extérieur. Il viendra de nous Africains, par nous Africains ».
« Le Maroc est prêt à en être le catalyseur. Non pas pour diriger, mais pour fédérer. Non pas pour s’imposer, mais pour proposer », a-t-il conclu.
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