USFP : De la mémoire vive à l’alternative crédible

USFP : De la mémoire vive à l’alternative crédible
Anwarpress FR mercredi 4 juin 2025 - 17:00
De ses luttes fondatrices à son ancrage dans les réalités d’aujourd’hui, l’USFP puise dans sa mémoire résistante la force de proposer une alternative crédible, capable de redonner sens et substance à l’action politique.

À l’approche d’une échéance électorale décisive en 2026, le Maroc se tient à un carrefour politique et social majeur. Dans cette conjoncture, l’Union socialiste des forces populaires ne se présente pas comme un vestige du passé, mais comme l’expression vivante d’un héritage forgé dans la lutte, la fidélité et l’intelligence collective.

Fort de décennies de combats démocratiques, le parti incarne aujourd’hui un projet de société audacieux, fondé sur une vision social-démocrate assumée, nourrie à la fois par la mémoire des résistances passées et par des réponses concrètes, chiffrées, aux défis de notre temps.

Face à un populisme religieux sanctionné par les urnes en 2021, et à une majorité gouvernementale en panne de vision, de résultats et de dialogue, il ne s’agit pas de relancer des querelles dépassées. L’heure est à la responsabilité historique. La politique ne peut plus se réduire à des slogans ni à des confrontations stériles : elle doit redevenir ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être — un service rendu au peuple, un levier de transformation, un outil de justice.

La crise sociale actuelle, faite d’inégalités criantes, de dégradation des services publics, de perte de confiance des citoyens, appelle une opposition forte, structurée, et tournée vers l’avenir. Et c’est là que l’USFP doit concentrer toutes ses énergies : non pas à commenter les manœuvres d’un islam politique désormais marginalisé, mais à dénoncer avec clarté, constance et courage l’échec de la coalition gouvernementale sur les plans social, économique, éducatif, sanitaire, écologique — sans oublier sa faillite démocratique dans le dialogue avec les syndicats, les collectivités locales et les forces vives de la nation.

Dans ce contexte, le 12ᵉ Congrès national du parti prévu en octobre 2025 constitue une étape stratégique capitale. Ce rendez-vous ne saurait être une simple formalité statutaire : il doit marquer un saut qualitatif dans la structuration du parti, l’élargissement de sa base militante, la clarification de son projet politique, et l’affirmation de son rôle central dans la refondation démocratique du pays.

Pour ce faire, le renforcement des structures locales, régionales et nationales devient une priorité absolue. Il s’agit d’installer l’USFP au plus près des réalités vécues, au cœur des luttes sociales, dans les quartiers oubliés comme dans les institutions dévitalisées. Car une gauche moderne ne peut exister sans présence territoriale, sans ancrage dans les luttes quotidiennes, sans intelligence collective et sans projet partagé.

Plus qu’un plaidoyer partisan, ce texte est un appel à la lucidité citoyenne et à la mobilisation des consciences. Si la politique veut redevenir une source d’espérance et de progrès, elle doit retrouver son sens. Et ce sens, l’USFP peut le rétablir, en alliant rigueur idéologique, proposition concrète et enracinement populaire.
 
USFP : une mémoire vivante, une rose qui résiste
 
La lutte portée par les militantes et militants de l’Union socialiste des forces populaires n’est pas un souvenir figé dans les pages jaunies de l’histoire.

Elle est la sève vivante d’un projet de justice sociale, de dignité humaine et de souveraineté. Du martyre d’Omar Benjelloun aux années de plomb, du combat pour l’école publique à la bataille pour la parité, en passant par l’exigence de soins de santé gratuits et universels, l’USFP a inscrit dans la chair de ses militants des engagements que ni le temps, ni l’oubli, ni les renoncements n’ont pu effacer.

Cette mémoire n’est pas nostalgie. Elle irrigue les combats d’aujourd’hui, éclaire les chemins de demain, et rappelle une vérité fondamentale : dans un monde saturé de discours creux, de postures éphémères et de popularité numérique, la crédibilité se mesure aux sacrifices endurés, aux droits arrachés, aux principes maintenus dans l’adversité.

Comme l’écrivait Omar Benjelloun dans un temps où la parole coûtait cher :« La liberté se conquiert chaque jour. »
C’est là le fil rouge de toute une génération — et de celles qui ont suivi. Une liberté qui ne se réclame pas, mais qui se construit, se protège, et se paie parfois au prix de sa vie.

La rose a des épines. Non pour blesser, mais pour rappeler que la vérité, surtout lorsqu’elle dérange, exige courage, clarté et constance. Dans cette époque marquée par la confusion idéologique et la démission morale, l’USFP continue d’incarner cette gauche qui assume, qui analyse, qui agit — et non qui parade.

Ce socle mémoriel, forgé dans la douleur mais aussi dans la fierté collective, n’est pas tourné vers le passé. Il est une boussole pour l’avenir — un avenir que seule une gauche cohérente, audacieuse, enracinée et rigoureuse peut porter.
C’est à cette condition que le Maroc de demain pourra enfin se réconcilier avec ses promesses non tenues.
 
Des chiffres implacables, une vision qui rassure
 
Le Maroc traverse une période de turbulences sociales.
Une inflation moyenne de 8,3 % entre 2023 et 2024, 285 000 jeunes diplômés sans emploi décent, 38 % des ménages ruraux toujours exclus des soins primaires : les chiffres sont implacables. Pourtant, le gouvernement, fort d’une majorité parlementaire confortable, n’a su ni prévoir, ni amortir, ni corriger. Loin d’une difficulité budgétaire, c’est une faillite politique. Une absence de cap. D’anticipation. De volonté.

Il aurait pourtant suffi à l’exécutif de s’inspirer du Nouveau Modèle de Développement, fruit d’un large processus de concertation réunissant les forces politiques, économiques et sociales du pays. Un gouvernement se prétendant « de compétences » se devait d’en faire une feuille de route, et non un document d’archives.

Face à cette inertie, l’USFP ne se contente pas de critiques : il avance des solutions concrètes, chiffrées, applicables. Parmi elles :

•     Redéploiement des niches fiscales non productives, représentant 1,8 % du PIB, soit 26 milliards de dirhams mobilisables sur trois ans. De quoi financer un revenu d’insertion pour 200 000 jeunes et moderniser 1 600 centres de santé de proximité.
•     Un plan « École inclusive », visant à faire chuter le taux d’abandon scolaire primaire en dessous de 1 % d’ici 2030.
•     Une « Alliance verte industrielle », pour créer 200 000 emplois dans les filières des batteries électriques et de l’hydrogène bas-carbone.
•     Un fonds d’innovation territoriale, destiné à soutenir les jeunes diplômés désireux de lancer des projets sociaux ou écologiques dans leurs régions d’origine, avec un encadrement public local.

Devant l’incapacité manifeste de la majorité à concrétiser ces objectifs pourtant accessibles, l’USFP s’engage à les ériger en piliers de son programme électoral pour 2026. Chaque mesure sera chiffrée, évaluée, planifiée, et rendue publique en open data. Une politique de résultats, pas de slogans. Une politique de service, pas de posture. Une politique de transformation, pas d’illusion.
 
Populisme démasqué, lucidité retrouvée
 
La « moralisation » promise en 2011 a accouché d’une réalité dure : dérégulation des carburants, gel prolongé de l’indice salarial, explosion de la dette des ménages.
Pendant que le pouvoir d’achat s’érodait, certains dignitaires convertissaient leurs larmes médiatiques en pensions à vie. Le reflux de l’islam politique en 2021 n’était pas un accident, mais un signal clair : le peuple a tourné la page.

L’USFP a su capter cette lucidité populaire. Par ses universités citoyennes, ses cliniques juridiques gratuites, ses caravanes de moḥasaba cha‘bia (reddition des comptes populaire), le parti mène un travail de terrain, d’explication, de conscientisation.

Là où certains investissent dans des influenceurs, il privilégie la formation de citoyens actifs. Là où d’autres multiplient les apparitions médiatiques, il consolide sa présence sur le terrain.
Mais lorsque le groupe socialiste à la Chambre des représentants a pris l’initiative d’une motion de censure, construite sur une critique argumentée de l’action gouvernementale, il s’est trouvé isolé.
La majorité parlementaire a, sans surprise, évité tout débat de fond — préférant la solidarité partisane au devoir d’évaluation.

Plus inquiétant, certaines voix au sein même de l’opposition ont justifié leur retrait ou leur silence par des arguments de convenance :

Ces justifications révèlent une forme de repli stratégique, voire de désengagement assumé face à la fonction de contrôle que devrait exercer l’opposition.
Ainsi, à l’exception du groupe socialiste, aucun acteur politique n’a voulu assumer pleinement la responsabilité de confronter le gouvernement à son bilan.

Ce refus d’entrer dans une logique de reddition des comptes pose une question plus large : à quoi sert une opposition qui ne s’oppose plus ? Et comment restaurer la confiance dans la vie politique si les mécanismes démocratiques eux-mêmes sont gelés par prudence ou par calcul ?
 
2026 : l’heure du choix
 
L’échéance de 2026 est plus qu’un scrutin : c’est un tournant. Le choix est clair : poursuivre dans l’illusion populiste relookée en piété ou bâtir une alternance social-démocrate solide, rigoureuse, progressiste. Là où l’USFP gouverne, il impose des clauses sociales et environnementales dans les marchés publics, prouve que l’État social est un cap, pas un slogan.

Un bulletin de vote pèse plus qu’un sermon. Le printemps 2011 ne repassera pas. L’histoire a tranché : les slogans s’effacent devant les actes. Reste au peuple de confirmer que la dignité, la mémoire et la souveraineté ne s’offrent pas, elles se méritent. Et se défendent, s’il le faut, les mains nues.
 
Conclusion : Une génération face à ses responsabilités
 
L’USFP porte une mémoire, mais il porte surtout un projet. Le 12ᵍ congrès d’octobre 2025 devra être une refondation: structurelle, politique, morale. Dans chaque commune, chaque quartier, chaque université, il faut retisser le lien militant, reconstruire la confiance populaire, faire émerger une élite nouvelle, à l’image des idéaux du parti.

Ce congrès devra s’adosser à des formations régulières, des plateformes numériques participatives, et une mobilisation constante dans les quartiers populaires. 


USFP : De la mémoire vive à l’alternative crédible
Il ne pourra être une refondation que si chaque section locale du Parti, devient un laboratoire d’idées, un centre de formation civique, un relais de terrain.

L’heure n’est plus aux regrets ni aux excuses. Le Maroc mérite mieux que l’amnésie et la résignation. Il a besoin de clarté, de courage, de constance. Et c’est à l’USFP de lui rendre cela, avec dignité, en réaffirmant le sens de l’engagement public, en portant un projet social-démocrate crédible, et en reconstruisant, pas à pas, le lien brisé entre les citoyens et leurs institutions.

Par Mohamed Assouali
Membre commission nationale d’arbitrage et d’éthique du parti.


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