En appuyant le plan d’autonomie présenté par le Maroc, la diplomatie britannique « s’aligne enfin sur les positions des autres alliés occidentaux clés, dont la France, l’Espagne et les États-Unis », indique Sir Mayall, dans une analyse publiée sur les colonnes du quotidien britannique, The Daily Telegraph.
Lors d’une visite dimanche dernier au Maroc, le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a exprimé le soutien du Royaume-Uni au plan d’autonomie comme « la base la plus crédible, viable et pragmatique pour une solution au conflit » autour de la question du Sahara.
Cette position a été réitérée, mardi, par le chef de la diplomatie britannique dans une déclaration devant la chambre des Communes, chambre basse du parlement de Westminster, soulignant que « grâce à un engagement international renouvelé, une opportunité s’offre à nous pour faire bouger les choses dans ce conflit » qui n’a que trop duré.
Dans son analyse, Sir Mayall, qui avait notamment occupé le poste de conseiller au ministère britannique de la Défense, a relevé que la nouvelle position du Royaume-Uni « change la donne au Conseil de sécurité de l’ONU et à l’Assemblée générale onusienne et pose les bases d’une solution définitive et permanente au différend ».
« Une telle solution constitue de loin le meilleur espoir d’apporter prospérité et développement économique et humain à cette région, et au-delà », affirme l’expert britannique, faisant observer que le soutien du Royaume-Uni au plan d’autonomie marocain, conjugué à un large éventail d’autres initiatives culturelles et économiques d’un grand intérêt mutuel, « semble s’inscrire en droite ligne de l’approche diplomatique de réalisme » adoptée par le gouvernement britannique, conduit par le parti travailliste.
Le soutien de Londres au plan marocain d’autonomie témoigne aussi de la reconnaissance par le gouvernement britannique que « les courants politiques en Afrique sont à nouveau en train de changer et que le Royaume-Uni doit faire preuve de lucidité quant à l’identité de ses amis, aux pays pouvant être des partenaires fiables et dignes de confiance, et aux pays qui offrent des opportunités pour le potentiel du continent et des solutions à ses défis ».
Sir Mayall a, d’autre part, rappelé que le Maroc a investi massivement dans ses provinces du Sud, créant des milliers d’emplois et ouvrant la voie à un développement durable remarquable.
L’expert britannique s’est également attardé sur le partenariat stratégique liant le Maroc et le Royaume-Uni, qui devra passer à une vitesse supérieure à la faveur des accords conclus lors de la visite de M. Lammy au Maroc.
Ce partenariat renouvelé entre Rabat et Londres repose désormais sur une vision commune sur les questions de sécurité, de stabilité et de prospérité régionales, dans un contexte africain en pleine mutation, souligne-t-il, relevant que le Maroc a déjà montré qu’il était « un rempart contre le terrorisme, l’extrémisme, la grande criminalité, la migration illégale et les activités déstabilisatrices » en Afrique subsaharienne.
Les relations entre le Royaume-Uni et le Maroc, riches de plus de huit siècles d’histoire diplomatique, entrent ainsi dans une nouvelle ère stratégique marquée par un engagement concret et une volonté partagée de relever ensemble les défis de la région, conclut Sir Mayall.
Par ailleurs, les grands tirages de la presse britannique ont continué, mardi, à réserver de larges commentaires au soutien britannique au plan marocain d’autonomie, soulignant l’importance de cette décision pour parvenir à une solution définitive à la question du Sahara.
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