Lors de ce panel, les intervenants, dont de hauts responsables d’institutions nationales et d’organisations internationales, ont mis en exergue la nécessité de considérer la lutte contre la corruption et la promotion des droits humains comme des piliers non négociables de toute stratégie économique.
Dans ce cadre, ils ont relevé que « le respect des droits fondamentaux, l’éthique des affaires et la bonne gouvernance ne sont pas des luxes moraux, mais des engagements clairs vis-à-vis de la loi ».
Dans ce sens, l’ambassadeur, représentant permanent du Royaume du Maroc auprès de l’Office des Nations unies à Genève, Omar Zniber, a relevé que « dans un contexte de mondialisation où les droits humains sont de plus en plus marqués par l’inégalité, il devient essentiel de renforcer la gouvernance économique des Etats pour mieux respecter ces droits et en promouvoir le développement ».
Dans un message vidéo, M. Zniber a souligné que ces défis sont particulièrement aigus dans les pays en développement, confrontés à la nécessité d’assurer un pluralisme, une inclusion et une équité réels.
« C’est précisément en Afrique et dans notre région que la conciliation entre approche fondée sur les droits humains et stratégie économique, notamment pour les PME, s’impose avec une acuité toute particulière » a-t-il fait observer.
« Faire des bénéfices et lutter contre la corruption doivent constituer les deux piliers fondamentaux de toute stratégie d’entreprise », a relevé de son côté, le président de l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC), Mohamed Benalilou, affirmant que l’engagement contre la corruption n’est pas un luxe éthique, mais un engagement juridique clair et incontournable.
« Une entreprise qui minimise l’impact de ses activités sur les droits humains, ou qui fait preuve d’indulgence face aux dérives de sa chaîne de valeur, contribue directement à renforcer les inégalités, à consolider l’iniquité et à fragiliser les institutions », a-t-il ajouté, mettant l’accent sur les effets déstabilisateurs des relations opaques et des pratiques douteuses.
Lors de ce panel, les débats ont également mis en lumière, les défis spécifiques rencontrés par les pays en développement, notamment en Afrique, dans la mise en œuvre d’une gouvernance économique fondée sur l’équité, la diligence raisonnable et la transparence.
Dans ce cadre, les participants ont souligné que la consolidation d’approches intégrant à la fois compétitivité économique et respect des droits fondamentaux doivent être érigée en priorité.
Dans ce sens, ils ont plaidé pour la complémentarité entre les instruments juridiquement contraignants au niveau international et les initiatives volontaires, telles que les plans d’action nationaux, les dispositifs de certification sociale et les mécanismes de diligence raisonnable.
Une telle convergence, ont-ils estimé, permettrait de garantir une réponse globale, équitable et adaptée aux enjeux contemporains.
Organisé par la Délégation Interministérielle aux Droits de l’Homme (DIDH), en partenariat avec plusieurs départements ministériels, institutions nationales et agences onusiennes, le Forum arabo-africain sur l’entreprise et les droits de l’Homme vise à encourager le dialogue et l’échange des expériences et renforcer le respect des droits de l’Homme dans le cadre des activités des entreprises et l’appui au développement durable dans la région arabo-africaine.
Il vise également l’exploration des pistes de coopération régionale, de partage des bonnes pratiques ainsi que des leçons tirées de la mise en œuvre des Principes Directeurs des Nations Unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’Homme à même de renforcer l’engagement dans les dynamiques du développement durable dans la région arabo-africaine.
Plus de 200 personnalités participent à ce forum, représentant des pays des régions arabe et africaine, des organisations onusiennes, internationales et régionales, des entreprises publiques et privées, des institutions nationales des droits de l’Homme, des organisations de la société civile, ainsi que des chercheurs universitaires et des experts spécialisés.
Les panels du forum mettent en exergue les conditions et prérequis nationaux contribuant à une meilleure protection des droits de l’Homme dans le cadre des activités des entreprises.
Commentaires
0