La séance inaugurale s’est déroulée en présence de nombreux acteurs politiques, syndicaux et associatifs de la province, ainsi que des militantes et militants engagés du parti de la Rose.
Dans son intervention lors de cette séance, le membre du Bureau politique de l’USFP a tiré à boulets rouges sur le gouvernement actuel qui a failli à sa mission et accaparé tous les pouvoirs, appelant à une alternative démocratique sérieuse.
A cet égard, Mehdi Mezouari a pointé du doigt la responsabilité directe des partis composant l’actuel gouvernement, les accusant d’avoir instauré un climat de méfiance, accumulé les échecs et les reculs, accaparé les pouvoirs et monopolisé la gestion des collectivités territoriales. Bien qu’ils contrôlent, selon lui, 97% des budgets publics, le bilan reste alarmant : flambée des prix des produits de première nécessité, hausse des prix des carburants, aggravation de la précarité, du chômage et de la pauvreté, et érosion continue du pouvoir d’achat des Marocains.
Il a également alerté sur le recul du Maroc de dix points dans l’indice de perception de la corruption, révélateur, selon lui, de l’échec du gouvernement à faire face à ce fléau, dans un contexte marqué par l’impunité et la généralisation des pratiques de rente.
Mehdi Mezouari a aussi dénoncé le fossé entre les discours sur « l’Etat social » et la réalité marquée par la stagnation des salaires, la dégradation du niveau de vie et l’effondrement de la classe moyenne, pilier essentiel de la stabilité sociétale.
Il ne s’agit pas d’un gouvernement de compétences, mais plutôt
d’un exécutif dominé par des logiques affairistes, incapable de proposer à la
société une vision claire, et enfermé dans la spirale de l’endettement et des équilibres macroéconomiques rigides
Il a, en outre, accusé l’exécutif de favoriser l’émergence d’une nouvelle élite de « riches de l’Etat social », au détriment des secteurs clés tels que la santé, l’éducation et les services de proximité. Pour lui, il ne s’agit pas d’un gouvernement de compétences, mais plutôt d’un exécutif dominé par des logiques affairistes, incapable de proposer à la société une vision claire, aussi bien pour les grands événements que pour les enjeux à venir, et enfermé dans la spirale de l’endettement et des équilibres macroéconomiques rigides.
Rappelant les promesses gouvernementales non tenues en matière de croissance, d’emploi, de réformes institutionnelles, de justice fiscale, d’accès à la santé, de soutien social ou encore d’éducation, le membre du Bureau politique de l’USFP a souligné que les Marocains ne perçoivent aujourd’hui aucun changement concret dans leur vie quotidienne, et expriment un fort mécontentement face à la gestion actuelle des affaires publiques.
En revanche, Mezouari a salué les avancées majeures du Royaume dans certains dossiers stratégiques, notamment la défense de notre intégrité territoriale et la conduite des grands projets structurants, sous l’impulsion éclairée de S.M le Roi Mohammed VI.
Par ailleurs, le membre du Bureau politique a rappelé que la province de Tiznit, tout comme la région de Souss dans son ensemble, constitue un bastion historique du parti, berceau de son émergence et de ses luttes, portées depuis plus de soixante ans par de grandes figures patriotiques, des résistants et l’ensemble des composantes sociales. Il a également mis en avant les contributions et les sacrifices consentis par les habitants de cette province au service de la nation et du parti.
Mehdi Mezouari a affirmé dans ce sens que l’USFP demeure un parti profondément national, engagé sans relâche dans la défense des intérêts du pays et du peuple marocain dans son ensemble. Dans le même élan, il a dénoncé certains «maux politiques» qui gangrènent aujourd’hui la scène publique, tout en s’interrogeant sur les apports réels de ces forces à des provinces comme Tiznit, à la région de Souss et, plus largement, aux différentes régions du Royaume.
Il a clairement distingué les partis enracinés dans le tissu social de certaines formations politiques opportunistes, actuellement en charge de la gestion des conseils régionaux, provinciaux, communaux ainsi que du Parlement, mais qui sont largement déconnectées des attentes et des préoccupations réelles des Marocains, tout en expliquant que l’USFP, de son côté, connaît une dynamique organisationnelle active à travers la tenue de ses congrès provinciaux dans un esprit de sérieux, de responsabilité et d’ouverture sur les enjeux fondamentaux du pays.
Pour sa part, Messous Belkhir, secrétaire provincial de l’USFP à Tiznit, a relevé que le véritable développement, dans une société fondée sur la dignité, la justice et l’égalité, repose sur une vision intégrée, démocratique et participative. Il a insisté sur le fait que le développement ne se résume pas à une série de projets, mais constitue une démarche globale visant à instaurer la justice sociale.
A cet égard, il a précisé que le Congrès provincial ne doit pas être perçu comme un simple événement ponctuel, mais plutôt comme un acte renouvelé d’engagement militant pour porter haut les préoccupations et aspirations des habitants de la province.
Bien qu’il contrôle 97% des budgets publics, le bilan du gouvernement
reste alarmant : flambée des prix, hausse des prix des carburants, aggravation de la précarité et érosion continue du pouvoir
d’achat des Marocains
Messous Belkhir a mis en lumière le contraste frappant entre, d’une part, le riche passé militant de Tiznit et son potentiel humain, notamment chez les jeunes, une gestion actuelle marquée par l’arbitraire et l’inégalité dans la distribution des ressources et des opportunités, d’autre part. Il a rappelé que la démocratie authentique ne saurait être considérée comme un luxe, mais plutôt comme une condition fondamentale à toute forme de développement durable. Une telle démocratie suppose la participation effective des citoyens aux processus décisionnels, l’émergence d’une voix influente au niveau local, et une réelle reddition des comptes de la part des gestionnaires publics.
Messous Belkhir a ajouté, que malgré ses ressources matérielles, culturelles et naturelles importantes, Tiznit souffre de nombreux dysfonctionnements : retard en matière de développement, rareté des opportunités économiques, absence quasi totale d’investissements dans les énergies renouvelables, dégradation environnementale, déséquilibres territoriaux, stress hydrique, avancée de la désertification, et faiblesse des infrastructures de base, notamment en matière d’assainissement.
Il a plaidé pour l’élaboration d’un plan de développement durable axé sur la valorisation des petites entreprises, la création d’emplois, l’inclusion des jeunes dans la gouvernance locale, la révision de la carte des investissements publics, et le renforcement des partenariats avec la société civile.
Prenant la parole au nom de la Chabiba ittihadia de Tiznit, Yassine Bendaoud a, quant à lui, exprimé la déception des jeunes face à la défaillance de la gestion gouvernementale, notant que l’édification d’un véritable Etat social ne peut se faire dans le cadre de pratiques politiciennes clientélistes, mais exige des politiques publiques enracinées dans les revendications sociales et portées par une volonté sincère de changement.
Mourad Tabet
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