La restauration des systèmes naturels est possible et peut s’avérer extrêmement bénéfique, affirme le rapport qui estime cependant que «90 % de la population de la planète est exposée à la dégradation des sols, à la pollution de l’air ou au stress hydrique».
Cette situation freine considérablement la croissance économique et les possibilités qui s’offrent aux populations, déplore le document publié récemment.
Dans son rapport, l’institution financière révèle que «rien que dans les pays à faible revenu, huit personnes sur dix sont privées des trois éléments essentiels que sont une atmosphère, une eau et des terres saines».
Le rapport estime toutefois que préserver la nature constitue un atout pour la croissance et l’emploi. En effet, «si elle est bien gérée, la nature peut créer des emplois, stimuler la croissance économique et améliorer la résilience», fait-il remarquer.
Selon les auteurs dudit rapport, un usage plus efficace des ressources naturelles pourrait réduire de moitié la pollution, et de meilleures pratiques agricoles en matière d’utilisation d’engrais azotés peuvent générer des bénéfices 25 fois supérieurs à leur coût, tout en augmentant le rendement des cultures.
De l’avis des experts de la Banque mondiale, «le renforcement des services d’approvisionnement en eau et d’assainissement pourrait sauver des vies : la chloration de l’eau au point d’utilisation permettrait ainsi de sauver un quart des enfants qui meurent prématurément à cause de problèmes liés à l’eau».
Par ailleurs, et d’après les explications de l’institution, les marchés de «droits à polluer» ne se contentent pas de réduire la pollution de l’air, ils sont aussi extrêmement rentables, car chaque dollar dépensé génère des profits allant de 26 à 215 dollars.
Comme le relève Axel van Trotsenburg, directeur général senior de la Banque mondiale, «les populations et les communautés du monde entier ne sont pas seulement confrontées à une crise environnementale, elles subissent aussi une crise économique. La bonne nouvelle, c’est que des solutions existent».
Cependant, poursuit-il, «si les pays font les bons investissements maintenant, les systèmes naturels peuvent être restaurés, avec des retours substantiels sur la croissance et l’emploi».
Ainsi, «ce rapport propose un nouveau regard sur les défis environnementaux, pour ne plus les voir comme des contraintes, mais comme des occasions à saisir pour un développement plus intelligent», souligne-t-il.
Il est possible de développer l’économie sans nuire à l’environnement
Pour la Banque mondiale, il est possible de développer une économie sans dégrader davantage l’environnement. Et les enseignements tirés de l’expérience de bien de nombreux pays mettent en évidence l’importance de trois domaines clés.
Le premier domaine concerne l’information. Il est question de détecteurs de pollution atmosphérique et d’imagerie satellite. De l’avis de la Banque mondiale, «des données en temps réel peuvent aider les gouvernements à cibler les problèmes et à autonomiser les citoyens, tout en favorisant la responsabilisation».
Le deuxième porte sur la coordination. Le rapport soutient que «les politiques sont plus efficaces lorsqu’elles se conjuguent et une démarche systémique permet de coordonner les actions entre les différents secteurs». La coordination elle permet également d’éviter des conséquences involontaires, telles que la baisse de la pollution dans une zone mais son augmentation ailleurs, et de faciliter les arbitrages entre l’efficacité et l’équité, expliquent-ils.
Le troisième domaine est l’évaluation. Ici, il est question de comprendre, plutôt que de supposer. Des évaluations régulières permettent de maintenir les politiques sur la bonne voie, d’appliquer à plus grande échelle ce qui fonctionne et de s’assurer que les réformes peuvent s’adapter à des réalités changeantes.
Alain Bouithy
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