L’objectif étant de garantir des élections transparentes, équitables et crédibles, qui soient à la hauteur des attentes démocratiques et des défis de développement du Maroc
L’USFP a organisé une conférence de presse au siège central du parti à Rabat, consacrée à la présentation de son mémorandum relatif à la réforme du système électoral. Cette initiative intervient dans le cadre des concertations en cours entre le ministère de l’Intérieur et les formations politiques, en prévision des élections législatives de 2026.
Le Premier secrétaire, Driss Lachguar, a exposé au début de cette conférence de presse le cadre général de ces consultations, la méthodologie adoptée par l’USFP pour formuler ses propositions et les objectifs recherchés : garantir la transparence et l’intégrité du scrutin, assurer l’égalité des chances entre les différents acteurs politiques, renforcer la confiance des citoyens dans les institutions élues et stimuler la participation politique.
«A la suite des orientations Royales contenues dans le dernier discours du Trône, le ministère de l’Intérieur a ouvert des consultations avec les partis politiques au sujet de la réforme du système électoral. Dès le lancement de ce processus, notre parti, l’USFP, a tenu une première réunion de son Bureau politique, au cours de laquelle il a été décidé de convoquer les secrétaires régionaux et provinciaux du parti afin d’écouter leurs propositions, notamment sur la question du découpage électoral», a affirmé le dirigeant ittihadi. Et d’ajouter : «Nous avons également réparti les membres du Bureau politique en commissions thématiques : participation des jeunes, représentation des femmes, révision des listes électorales, découpage territorial, ainsi qu’une commission inédite consacrée à l’intelligence artificielle et à la digitalisation, compte tenu de l’importance que cela aura dans les prochaines échéances électorales ».
Sur la base de ces travaux, une commission de rédaction a été chargée de formuler les propositions et de les soumettre au Bureau politique, qui les a discutées et approuvées. «C’est ainsi que nous avons finalisé notre mémorandum, que nous avons transmis au ministère de l’Intérieur le 22 août, devenant ainsi le premier parti à déposer officiellement ses propositions dans les délais fixés», a-t-il précisé.
Selon lui, l’USFP a toujours fait de la démocratie une question centrale. Dans toutes les étapes de son histoire, il a milité pour l’amélioration du système électoral. C’est grâce à sa lutte que le Maroc a réalisé une avancée majeure pour garantir la transparence du processus électoral.
Pour sa part, Mohamed Mouhib, membre du Bureau politique de l’USFP, a présenté les axes prioritaires de la réforme proposée par l’USFP. Il s’agit en l’occurrence d’encourager la participation électorale, en particulier des jeunes et des femmes, afin de renforcer le lien entre citoyens et institutions, d’améliorer le processus électoral dès l’inscription sur les listes et durant la campagne, en mettant l’accent sur la transparence et l’égalité des chances, de rehausser la qualité des élites candidates, pour garantir un meilleur niveau de représentation et d’efficacité parlementaire, de renforcer la représentativité, notamment par une révision des modes de scrutin et une répartition plus équitable des sièges, ainsi que d’introduire l’innovation et l’équité, en particulier par l’intégration du numérique et de l’intelligence artificielle dans la gestion des opérations électorales.
Concrètement, le mémorandum de l’USFP, selon Mohamed Mouhib, propose la révision du découpage électoral avec la création de nouvelles circonscriptions au sein des régions, avec un seuil de 4 à 7 sièges par circonscription, et l’instauration d’une circonscription spéciale pour les Marocains résidant à l’étranger, ainsi que le renforcement de la participation féminine : introduction de mécanismes spécifiques pour accroître la présence des femmes au Parlement, avec une augmentation du nombre de sièges réservés.
L’USFP préconise également des mesures visant à garantir la transparence du processus électoral avec un encadrement strict des dépenses électorales, la suppression de certaines pratiques jugées opaques, et la rationalisation du financement public.
En ce sens, Mohamed Mouhib a assuré que l’USFP appelle tout bonnement à la suppression du décret 2.16.668 publié le 10 août 2016 fixant le plafond des dépenses électorales des candidats. Ce «dangereux» décret a «légitimé la corruption électorale», selon Mohamed Mouhib.
Pour l’USFP, ces propositions visent à dépasser la simple amélioration technique du système électoral. Elles traduisent une forte volonté de construire un modèle démocratique plus inclusif, où la confiance citoyenne est renforcée et où les institutions représentatives jouent pleinement leur rôle.
En se positionnant une nouvelle fois en force de proposition, l’USFP entend rappeler sa tradition de parti pionnier en matière de réformes électorales. Comme l’a souligné son dirigeant, Driss Lachguar, «l’objectif est de garantir des élections transparentes, équitables et crédibles, qui soient à la hauteur des attentes démocratiques et des défis de développement du Maroc ».
Mourad Tabet
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