Melissa Jefferson-Wooden, d'une petite ville de Caroline du Sud au toit du monde

Melissa Jefferson-Wooden, d'une petite ville de Caroline du Sud au toit du monde
Anwarpress FR mercredi 17 septembre 2025 - 11:00
L’Américaine Melissa Jefferson-Wooden, nouvelle championne du monde du 100 m, a longtemps vécu comme une « outsider », venue d’une petite ville du sud-est des Etats-Unis, avant de percer en intégrant l’un des groupes d’entraînement les plus denses du monde.
 
Petite ville et mentalité « d’outsider »
 
Née le 21 février 2001 à Georgetown, Jefferson-Wooden grandit dans cette bourgade côtière d’environ 8.800 habitants en Caroline du Sud (sud-est), près de Charleston.
Fille de deux prédicateurs, la future médaillée de bronze olympique du 100 m se fait d’abord entendre comme saxophone ténor dans son lycée, avant d’intégrer la Coastal Carolina University, loin des établissements et des équipes d’athlétisme les plus prestigieux.

J’ai grandi dans une petite ville, donc cette mentalité d’outsider, ce sentiment de ne pas avoir accès aux mêmes ressources que les écoles ou les villes plus grandes, je les connais bien, c’est qui je suis, dixit Jefferson-Wooden

« J’ai grandi dans une petite ville, donc cette mentalité d’outsider, ce sentiment de ne pas avoir accès aux mêmes ressources que les écoles ou les villes plus grandes, je les connais bien, c’est qui je suis », explique-t-elle cette saison sur le circuit Ligue de diamant.
« De cela, j’ai appris énormément (…) non seulement j’admire et je chéris mon parcours de vie, mais plus encore je l’adore. »

« Ce qui a fait l’athlète que je suis aujourd’hui, c’est d’avoir su rester moi-même, de croire en mon environnement et en ma foi », dit encore la sprinteuse révélée en 2022 lorsqu’elle accède à la finale des Mondiaux à Eugene (8e) grâce à sa victoire surprise aux sélections, deux semaines après une modeste 8e place en finale universitaire.

Des « Mondiaux » tous les jours à l’entraînement
 
Fin 2023, Melissa Jefferson-Wooden déménage à Montverde (Floride) pour rejoindre l’un des groupes d’entraînement les plus relevés du monde, Star Athletics, dirigé par le sulfureux Dennis Mitchell. Cet ancien sprinter américain, lui aussi médaillé de bronze olympique sur la ligne droite en 1992 à Barcelone, a été mêlé à plusieurs affaires de dopage pendant et après sa carrière, mais reste malgré tout le coach vedette du géant des équipementiers Nike.

La jeune sprinteuse y côtoie le multiple médaillé olympique Kenny Bednarek, la flamboyante championne du monde 2023 du 100 m et vice-championne olympique Sha’Carri Richardson, ou encore son amie Twanisha Terry, les trois bolides devenant ensemble championnes olympiques du relais 4×100 m à Paris l’an passé.

« Je m’entraîne avec plusieurs des meilleures athlètes du monde, on se tire vers le haut. Quand on prend place dans les starting blocks, on a l’impression d’être aux Championnats du monde. Se confronter chaque jour dans ce type d’atmosphère, ça prépare aux grands rendez-vous », estime Jefferson-Wooden.

En 2025, elle franchit une nouvelle étape et domine totalement la saison: « Je dois apprendre à ne plus être étonnée des grandes performances. Je travaille pour cela et je sais que le ciel est ma limite », dit la toute nouvelle championne du monde sur la ligne droite.
 
Héroïne familiale et personnalité éclectique
 
Lorsqu’elle était lycéenne, Jefferson-Wooden a vécu le syndrome myélodysplasique diagnostiqué à son père, une maladie de la moelle osseuse qui peut mener à une leucémie.
A la recherche d’un don de moelle, les tests indiquaient la dernière de la fratrie de six, Melissa, comme la meilleure candidate. Elle a immédiatement accepté.

« Elle a agi en estimant que c’était à son tour de prendre ses responsabilités », raconte son père Melvin à NBC Sports. « Ça m’avait impressionné », ajoute-t-il, bénéficiant de la transplantation en septembre 2018.

Mariée depuis mars à Rolan Wooden, ancien joueur de football américain de son université, la sprinteuse se démarque par son éclectisme, streamant ici une partie du jeu vidéo Call of Duty, digressant là sur la téléréalité Love Island après avoir décrypté sa technique de course.

Interrogée sur ses ongles soignés et colorés, elle répond qu’elle n’est pourtant pas « une personne à passer un temps fou au maquillage avant de courir ». « Mais je veux trouver une façon créative de me sentir mignonne, féminine, d’être moi-même d’une certaine façon. »


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