Le Souverain ne s’y est pas trompé : derrière le ton mesuré, on a perçu une colère froide, celle d’un Roi lassé des promesses creuses et des calculs partisans.
Le message Royal est clair : il faut agir, et agir maintenant. Responsabilité, justice sociale et efficacité doivent redevenir les piliers de l’action publique
En rappelant les principes de responsabilité, d’efficacité et de cohésion nationale, SM le Roi a adressé un avertissement clair : l’heure des bilans approche, celle des excuses est passée. Son message est sans ambiguïté : remettre le citoyen au centre de l’action publique et transformer les réformes en résultats tangibles.
La responsabilité, a souligné SM le Roi, ne se mesure plus aux discours mais aux actes. La crédibilité des institutions dépend désormais de la capacité des responsables à rendre des comptes et à tenir leurs engagements. Dans un paysage politique dominé par la communication et les rivalités, ce rappel sonne comme une mise en garde : la confiance des citoyens ne se décrète pas, elle se mérite.
Cette « colère froide » s’exprime dans la fermeté du ton. Sans désigner personne, le message vise l’ensemble de la classe politique et, en premier lieu, le gouvernement Akhannouch : les promesses doivent se traduire en politiques concrètes et mesurables. Le temps des engagements vagues est révolu. SM le Roi confirme sa volonté de faire de l’Etat un acteur de résultats, non d’intentions. C’est une exigence de méthode autant que de vision : il ne s’agit plus d’empiler les stratégies, mais de produire un impact réel sur le quotidien des citoyens.
Face aux mobilisations récentes, le discours Royal marque aussi une évolution notable dans la lecture du social. Le Souverain souligne le rôle politique et économique de la jeunesse. Il a entendu les frustrations d’une génération connectée, critique, mais profondément attachée aux fondements du Royaume. Ces jeunes ne réclament pas des privilèges, mais une écoute réelle, des perspectives et de la confiance. SM le Roi appelle à les réconcilier avec la vie publique par une meilleure éducation, un système de santé digne du Maroc du XXIe siècle, des politiques d’emploi plus efficaces et une participation citoyenne accrue.
Ignorer cette jeunesse reviendrait à fragiliser la cohésion nationale. Elle n’est plus un simple thème de discours, mais un acteur du changement. Ce passage traduit la volonté Royale de renouveler le contrat social, en s’appuyant sur les forces vives du pays plutôt que sur des structures partisanes figées.
Le message s’adresse aussi aux institutions intermédiaires – partis, syndicats, collectivités – invitées à se réinventer et à redevenir des espaces d’écoute, de médiation et d’innovation.
La cohésion sociale et territoriale constitue un autre axe fort du discours. SM le Roi insiste sur la nécessité d’une gouvernance tenant compte des réalités locales et des inégalités persistantes. Ce message vise à rompre avec la centralisation excessive et à donner un contenu concret aux réformes sociales en cours. Dans la continuité de ses grands chantiers — protection sociale, investissements productifs, développement équilibré —, le Souverain durcit le ton : les lenteurs administratives et blocages politiques ne sont plus tolérables. L’Etat doit servir avec équité et efficacité.
Mais au-delà du constat, le discours trace une perspective : celle d’un Maroc de la performance et de la dignité, où chaque institution doit rendre des comptes et chaque citoyen doit sentir l’effet des politiques publiques. SM le Roi ne se contente plus d’appeler à la réforme; Il exige sa concrétisation, dans les délais et avec des résultats mesurables.
Ainsi, au-delà du protocole, le discours Royal est un signal. L’heure n’est plus aux querelles partisanes ni aux justifications institutionnelles : le débat politique doit se recentrer sur les résultats concrets. SM le Roi rappelle que servir le peuple marocain n’est pas un slogan, mais une obligation morale et politique. Trop souvent, les intérêts personnels ont prévalu sur l’intérêt général; le Maroc ne peut plus avancer à coups de promesses différées.
Le message Royal est clair : il faut agir, et agir maintenant. Responsabilité, justice sociale et efficacité doivent redevenir les piliers de l’action publique. Ceux qui ignoreront cet appel risquent de se retrouver en marge d’un Maroc nouveau — celui de la reddition des comptes, de la confiance retrouvée et du service véritable du citoyen. C’est la naissance annoncée d’un Etat de résultat, où l’autorité ne se mesure plus au rang, mais à l’utilité et à l’exemplarité.
Le discours de Sa Majesté n’est pas seulement un rappel à l’ordre : c’est une feuille de route, une vision pour un Maroc lucide, exigeant et tourné vers l’avenir.
Par Mohamed Lmoubariki
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