La Cour constitutionnelle du Koweït a invalidé dimanche les élections législatives de 2022, se prononçant en faveur du rétablissement du précédent Parlement, dans un pays secoué depuis des années par des crises politiques à répétition.
L’opposition, qui avait boycotté les élections législatives des dix dernières années en déplorant les ingérences de l’exécutif dans le pouvoir législatif, avait remporté fin septembre la majorité des sièges (28/50) de l’Assemblée nationale.
« La Cour constitutionnelle koweïtienne a rendu dimanche un verdict invalidant les résultats des élections de l’Assemblée nationale », en raison d’irrégularités concernant la dissolution du Parlement précédent, a indiqué l’agence de presse officielle Kuna.
Elle s’est également prononcée pour le rétablissement du Parlement élu en 2020, qui avait été dissous en juin dernier sur décision du prince héritier, cheikh Mechaal al-Ahmad al-Jaber Al-Sabah, a-t-on ajouté de même source.
« L’Assemblée dissoute, à compter de la date de publication de la présente décision (…), retrouvera son autorité constitutionnelle, comme si elle n’avait jamais été dissoute », a déclaré Mohammad ben Naji, président de la Cour constitutionnelle, devant des avocats et journalistes au siège de l’instance à Koweït.
La décision permettra le retour de Marzouk al-Ghanem au poste de président du Parlement, qu’il occupait depuis 2013 mais qu’il a perdu aux dernières législatives.
Immédiatement après la publication de la décision, M. Ghanem a mis à jour sa biographie sur Twitter précisant qu’il est « président de l’Assemblée nationale ». Il remplace Ahmed al-Saadoune.
Selon l’avocat Nawaf Al-Yassine, la décision d’invalider les dernières législatives fait suite à plusieurs recours contestant la régularité des procédures liées au scrutin.
« Les recours portent sur l’invalidité du processus électoral, les décrets appelant à des élections et le décret de dissolution de la précédente Assemblée nationale », a-t-il expliqué à l’AFP.
Contrairement aux autres Etats du Golfe, le Koweït est doté d’une vie politique dynamique, avec un Parlement — élu pour quatre ans — doté de larges pouvoirs législatifs et où les débats sont souvent vifs.
Ce riche pays pétrolier est toutefois secoué depuis des années par des crises politiques à répétition qui ont entravé ses velléités de réformes économiques.
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