Proche de Donald Trump, il n’a pas attendu longtemps pour étaler les priorités économiques de la nouvelle administration. Dès le 10 novembre, le fondateur du fonds d’investissement Key Square Capital Management s’est fendu d’une tribune dans le Wall Street Journal, quatre jours seulement après l’élection de Donald Trump, et avant même d’avoir été nommé au gouvernement.
« Déréglementation et réforme fiscale » seront des sujets « essentiels pour relancer le moteur de la croissance américaine, réduire les pressions inflationnistes et le fardeau de la dette », selon le financier originaire de Caroline du Sud.
En tête de son programme: prolonger les baisses d’impôts du premier mandat de Donald Trump, « se débarrasser de ces politiques vertes qui ont échoué » et « ajuster le déficit budgétaire », a-t-il dit le même jour, invité du Roger Stone Show.
L’inflation et plus largement l’économie avaient figuré parmi les principaux axes de la campagne électorale de Donald Trump, et ont largement contribué à son retour à la Maison Blanche. Scott Bessent, ami du frère défunt du président élu, connaît la famille Trump depuis 30 ans. Donald Trump l’a récemment décrit comme « l’un des plus grands analystes de Wall Street ».
Il a investi 3 millions de dollars dans la campagne du républicain, rapporte Forbes. « J’étais à fond pour le président Trump. J’étais l’un des rares à Wall Street à le soutenir », a-t-il déclaré au Roger Stone Show. »Être dans le cabinet de Donald Trump (…) est un travail facile », qui « ne consiste pas à proposer de nouvelles politiques », mais « à faire ce que Donald Trump veut que vous fassiez », avait-il encore déclaré.
Il avait qualifié le républicain de « très sophistiqué en matière de politique économique » par rapport à Kamala Harris, une « analphabète économique », selon lui, a-t-il récemment dit à Forbes.
Diplômé de la prestigieuse université Yale en 1984, c’est pourtant auprès du financier démocrate George Soros que Scott Bessent a passé une importante partie de sa carrière, entre 1991 et 2000, puis de 2011 à 2015, comme directeur des investissements pour Soros Fund Management, selon le magazine Forbes. En 2015, il a levé suffisamment d’argent, dont 2 milliards de dollars auprès de George Soros, pour créer son propre fonds d’investissement. Les deux hommes ne se sont pas parlé depuis « des années », selon le Wall Street Journal, qui souligne encore que Scott Bessent fut autrefois un soutien du démocrate Al Gore.
Scott Bessent est aussi l’architecte d’un plan destiné à affaiblir l’indépendance de la banque centrale américaine, la Fed, comme le veut Donald Trump, avec le scénario d’un « shadow president » (président fantôme) de la Fed, qui retirerait toute influence à l’actuel responsable de l’institution. Il deviendrait, si sa nomination est approuvée par le Sénat, le premier ministre ouvertement gay d’un gouvernement républicain, relève Forbes.
En 2015, dans le magazine des anciens diplômés de Yale, il s’était confié sur sa situation personnelle, quelques années après avoir épousé son mari, et alors que leurs deux enfants étaient très jeunes. »Si vous m’aviez dit en 1984, lorsque nous avons obtenu notre diplôme et que les gens mouraient du sida, que 30 ans plus tard, je serais légalement marié et que nous aurions eu deux enfants par mère porteuse, je ne vous aurais pas cru », avait-il dit.
Scott Bessent et son époux ont tout récemment mis en vente la maison historique qu’ils possèdent à Charleston en Caroline du Sud, rapportait mardi un journal local. Cette villa de 10 chambres rose et blanche, aux vastes terrasses en front de baie, est affichée au prix de 22,25 millions de dollars.
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