Karoline Leavitt, la « gen Z » trumpiste face aux journalistes

Anwarpress FR lundi 3 février 2025 - 12:00
A 27 ans, elle est la plus jeune porte-parole jamais nommée à la Maison Blanche: Karoline Leavitt, qui incarne une « génération Z » résolument conservatrice, sait très bien que le premier communicant de Donald Trump est… Donald Trump.

Alors étudiante à l’université, elle avait envoyé en septembre 2017 une lettre au journal de l’établissement pour s’indigner qu’un professeur ait critiqué Donald Trump en classe

« Le président est le meilleur porte-parole de cette Maison Blanche », a-t-elle dit la semaine dernière pour sa première prise de parole derrière le podium d’une salle de presse pleine à craquer.
Et de fait, le président américain a déjà répondu à des dizaines, voire des centaines de questions de journalistes depuis son investiture le 20 janvier, sur une foule de sujets, lors d’échanges impromptus que son prédécesseur Joe Biden évitait lui au maximum.

La jeune femme aux longs cheveux blonds, vêtue d’un blazer mauve et avec une croix bien visible autour du cou, a engagé l’exercice redoutable du point-presse, devant une forêt de mains levées, avec dans la voix une vibration un peu nerveuse qui a bien vite disparu.

« Karoline est intelligente, solide et s’est avérée être une communicante très efficace » pendant la campagne, au cours de laquelle elle est devenue mère d’un petit garçon, avait commenté le président républicain en annonçant sa nomination à ce poste exposé.

Karoline Leavitt ne s’est pas engagée formellement à faire un briefing chaque jour, comme les deux porte-parole de l’ancien président Joe Biden.
Cette pratique avait déjà été très sporadique pendant le premier mandat du milliardaire (2017-2021), qui avait usé au total quatre porte-paroles sur cette période.

Mais elle a dit qu’elle ferait entrer de « nouvelles voix des médias » dans la salle de presse.
« Nous encourageons les journalistes indépendants, les podcasteurs, les influenceurs et les créateurs de contenus à demander des accréditations », a-t-elle dit, pendant une conférence de presse d’une cinquantaine de minutes menée avec aplomb, sans notes.

Elle n’a toutefois pas apporté de réponse immédiate sur le sujet d’actualité brûlant du jour, le blocage du système informatique de Medicaid, programme public d’assurance-santé pour les plus modestes. C’est par la suite, sur X, qu’elle a assuré qu’il serait « bientôt rétabli ».
Elle a désigné pour l’une des premières questions un journaliste du site ultra-conservateur Breitbart.

La campagne de Donald Trump, qui a été critiqué à maintes reprises pour avoir tenu des propos sexistes, s’est beaucoup appuyée sur des personnalités des réseaux sociaux pour mobiliser un électorat jeune et masculin.
L’attribution des sièges dans la salle de conférence de presse est gérée par l’Association des correspondants à la Maison Blanche.

Les places situées à l’avant, les plus convoitées, sont occupées par les journalistes des grands médias traditionnels: CNN et Fox News pour la télé, l’agence de presse AP, le New York Times ou le Washington Post.

Mais quelques sièges, sur le côté, sont réservés aux attachés de presse et autres officiels de la Maison Blanche venant assister à cette prise de parole.
C’est là que prendront place les représentants des « nouveaux médias », a dit Karoline Leavitt, qui a promis de « toujours dire la vérité ».

Pendant la campagne électorale, Donald Trump a relayé de fausses informations à de nombreuses reprises, et laissait la salle huer les journalistes présents à ses meetings, journalistes qu’il a qualifiés d' »ennemis du peuple ».

La porte-parole a par ailleurs annoncé que son équipe allait rendre leurs badges d’accès à 440 journalistes qui en avaient été « injustement privés » par la précédente administration.
La loyauté indéfectible de Karoline Leavitt – principal critère de recrutement dans la nouvelle administration Trump – ne date pas d’hier.

Alors étudiante à l’université de Saint Anselm (New Hampshire, nord-est), elle avait envoyé en septembre 2017 une lettre au journal de l’établissement pour s’indigner qu’un professeur ait critiqué Donald Trump en classe et pour déplorer que le corps enseignant « diffuse ses convictions et opinions (progressistes) pendant les cours ».

En juin 2024, elle avait violemment attaqué sur CNN les deux présentateurs choisis par la chaîne pour animer un débat entre son patron et le président démocrate Joe Biden, remettant en cause leur neutralité.

La journaliste qui l’interrogeait, excédée, avait mis fin prématurément à l’interview.


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