Ils sont venus y exposer leurs parcours qui témoignent d’une vie faite de défis, de luttes silencieuses et parfois d’une exclusion tenace. Chaque récit, unique et poignant, décrit ce long périple vers d’autres horizons, une traversée semée d’incertitudes mais aussi de résilience, la quête acharnée d’une place dans les universités, ce sésame indispensable pour exister enfin, voir leur valeur reconnue dans un monde qui, trop souvent, a préféré fermer les yeux sur eux.
Nés dans des milieux modestes, souvent au sein de familles frappées par la pauvreté, ces jeunes avaient peu de ressources matérielles, mais un trésor intérieur : une ambition farouche et des rêves puissants. Leur éducation s’est déroulée dans l’école publique marocaine, parfois grossière et inégale, dans des internats souvent mal équipés, à des dizaines de kilomètres de leurs familles. Le manque de matériel pédagogique, le déficit d’encadrement de qualité et l’isolement étaient leur lot quotidien. Pourtant, portés par une volonté de fer, ils ont tenu bon, affrontant chaque obstacle avec courage et ténacité, animés par ce désir de transformer leur potentiel en succès tangible.
Aujourd’hui, Mohammed, Hassan, Fatima et les autres incarnent ce que l’on nomme les compétences marocaines de l’étranger : ces talents formés sur le sol national qui ont su franchiser les frontières pour s’imposer dans des centres de recherche prestigieux, des universités d’excellence, et des laboratoires à la pointe de la technologie. Nombreux sont ceux qui ont su déjouer les barrières invisibles, les préjugés, pour accéder aux postes de responsabilité et de décision. Ces carrières brillantes sont autant de ponts jetés entre leur pays d’origine et le monde, une preuve vivante que l’exil, quand il est choisi et soutenu, peut être une force d’échange et de rayonnement.
Pourtant, malgré leur succès éclatant, ces trajectoires ne s’effacent pas de la mémoire. Les blessures d’une enfance marquée par la précarité, la douleur d’une marginalisation parfois sourde, le poids d’un passé parfois traumatique restent présentes, à fleur de peau. Ces cicatrices forgent leur identité et nourrissent leur engagement, oscillant entre fierté de leurs accomplissements et conscience aiguë des inégalités persistantes. Elles les rappellent à la nécessité de ne pas oublier d’où ils viennent, et au travail inachevé du pays pour garantir à chaque enfant un accès digne et équitable à l’éducation, à la culture et à la réussite.
Leurs témoignages résonnent aujourd’hui comme un appel vibrant à la mobilisation collective, une invitation à relever les défis pour que la réussite ne soit plus l’exception mais la norme accessible à tous. Car derrière chaque succès se cache une histoire d’efforts, de sacrifices, mais aussi d’espérances partagées pour un Maroc qui assume pleinement la richesse de ses talents, qu’ils vivent au pays ou à l’étranger.
Hassan Bentaleb
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