Sur le front avec l’Iran, le président américain Joe Biden devait avoir une conversation téléphonique mercredi avec Netanyahu au sujet des préparatifs d’Israël pour frapper la République islamique, selon le site américain Axios, citant des responsables américains.
Israël a dit préparer une réponse à l’attaque lancée le 1er octobre par l’Iran avec 200 missiles contre son territoire. Selon Téhéran, son attaque était une riposte à l’assassinat par Israël de Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, et à celui à Téhéran du chef du Hamas palestinien Ismaïl Haniyeh, tué dans une attaque imputée à Israël.
Après avoir affaibli le Hamas lors d’une campagne militaire de grande envergure en représailles à l’attaque du 7 octobre 2023 menée par le mouvement islamiste palestinien, Israël a déplacé à la mi-septembre l’essentiel de ses opérations au Liban voisin.
Objectif: éloigner le Hezbollah des zones frontalières du sud du Liban, son fief, et faire cesser ses tirs de roquettes vers le nord d’Israël pour permettre le retour dans cette région des quelque 60.000 habitants déplacés.
Alors que l’armée israélienne mène une offensive terrestre dans le sud du Liban, le Hezbollah a annoncé que ses combattants avaient fait détoner « un engin explosif contre une force de l’ennemi » qui « tentait de s’infiltrer à Blida (sud-est) et tiré des obus contre des soldats qui essayaient d’avancer vers la zone de Labouneh (sud-ouest).
En Israël, l’armée a annoncé avoir intercepté « deux projectiles » en provenance du Liban peu après que les sirènes d’alerte avaient retenti dans plusieurs localités de la plaine côtière au sud de Haïfa et dans les localités frontalières du nord.
« Vous avez une occasion de sauver le Liban avant qu’il ne sombre dans l’abîme d’une longue guerre qui provoquera des destructions et des souffrances comme celles que nous voyons à Gaza », a dit M. Netanyahu dans une vidéo en anglais à l’adresse des Libanais.
« Je vous le dis à vous, Libanais: libérez votre pays du Hezbollah pour que cette guerre puisse se terminer », a-t-il ajouté en référence au mouvement chiite pro-iranien dont le chef, Hassan Nasrallah, tué le 27 septembre dans une frappe israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth, était considéré comme l’homme le plus puissant du Liban.
« Nous avons éliminé Nasrallah, et le remplaçant de Nasrallah et le remplaçant de son remplaçant », a-t-il ajouté sans donner de noms.
Samedi dernier, un responsable du Hezbollah avait affirmé que le contact avait été perdu avec Hachem Safieddine, pressenti pour succéder à Nasrallah, depuis des frappes israéliennes près de Beyrouth la veille sur la banlieue sud de Beyrouth. L’armée israélienne a affirmé l’avoir ciblé mais n’a pas confirmé sa mort.
L’offensive aérienne et terrestre qui se poursuit à Gaza, où les troupes israéliennes sont toujours présentes, a réduit en ruines des secteurs entiers du petit territoire palestinien, déplacé la grande majorité des 2,4 millions d’habitants, provoqué un désastre humanitaire et fait des dizaines de milliers de morts.
Le ministre israélien de la Défense israélien, Yoav Gallant, qui a reporté un voyage à Washington, a affirmé mardi que le Hezbollah était désormais « une organisation meurtrie et brisée ».
« Nos capacités sont bonnes, contrairement à ce que dit l’ennemi qui prétend nous avoir affaiblis », avait assuré auparavant Naïm Qassem, le numéro deux du Hezbollah.
L’armée israélienne est engagée depuis le 30 septembre dans une offensive terrestre dans le sud du Liban avec quatre divisions. Elle poursuit dans le même temps des frappes aériennes sur des bastions du Hezbollah notamment sur la banlieue sud.
Le 8 octobre, le Hezbollah a ouvert un front contre Israël en soutien au Hamas. L’engrenage des violences transfrontalières pendant un an a tourné le 23 septembre à la guerre ouverte, avec le début du pilonnage violent par Israël des fiefs du Hezbollah.
Depuis octobre 2023, plus de 2.000 personnes ont été tuées au Liban, dont plus de 1.110 depuis le 23 septembre, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels. Plus d’un million de personnes ont été déplacées.
Malgré les coups infligés au Hezbollah et au Hamas, ces mouvements continuent de tirer des roquettes contre Israël, frontalier au sud avec la bande de Gaza et au nord avec le Liban.
Dans la bande de Gaza, où les raids meurtriers israéliens se poursuivent, les habitants « vivent toujours dans des tentes (…) luttent pour nourrir leurs familles chaque jour, pour trouver de l’eau potable, pour trouver l’énergie nécessaire pour continuer à vivre », a décrit Sarah Davies, une responsable du Comité international de la Croix-Rouge depuis le sud du territoire palestinien assiégé.
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