Maryam Touzani: Ce que j’aime dans le cinéma, c’est pouvoir effacer les barrières quand on rentre dans les univers des uns et des autres

Maryam Touzani: Ce que j’aime dans le cinéma, c’est pouvoir effacer les barrières quand on rentre dans les univers des uns et des autres

La cinéaste Maryam Touzani s’est dite « très heureuse » de revenir à Angoulême en tant que membre du jury du Festival du film francophone (FFA) qui rend cette année hommage au cinéma marocain.
« C’est un vrai bonheur pour moi d’être à nouveau à Angoulême. C’est un festival que j’aime beaucoup et qui me tient à cœur », confie à la MAP cette habituée du FFA qui rejoint, pour sa 17ème édition, un jury prestigieux présidé par l’actrice et réalisatrice franco-britannique Kristin Scott Thomas, pour départager les dix films en lice pour le très convoité « Valois d’Or ».
La réalisatrice des longs métrages « Adam » (2019) et « Le bleu du caftan » (2022), déjà présentés auparavant à Angoulême, évoque « une longue et belle histoire » avec ce festival, « lieu de rencontre important » pour le monde du cinéma francophone.
« C’est une très belle vitrine pour le cinéma francophone, humainement très riche », souligne-t-elle.
Maryam Touzani se réjouit particulièrement de voir le festival rendre un bel hommage au cinéma marocain qui « est en train de prendre une place très importante aujourd’hui, avec des cinéastes talentueux qui ont beaucoup de choses à dire ».
En tant que membre du jury, la réalisatrice souhaite « découvrir et plonger corps et âme » dans les univers des films en compétition.
Loin de prétendre une mission d’évaluation, elle considère que la démarche reste la même si l’on est d’un côté ou de l’autre. « Quand on fait des films, on a envie de partager un regard, une vision, un ressenti, et puis quand on est de l’autre côté, il s’agit aussi d’être ouvert à accueillir ce partage et cette expérience », décrypte-t-elle.
« Ce que j’aime dans le cinéma c’est ce partage, pouvoir effacer les barrières quand on rentre dans les univers des uns et des autres. C’est très beau », dit-elle.
Outre la casquette de membre du jury, la cinéaste présentera encore une fois à Angoulême son film « Adam » dans le cadre d’une rétrospective dédiée au cinéma marocain.
Le festival a sélectionné pas moins d’une quinzaine de films marocains allant du tout premier long-métrage « Fils Maudit » de Mohamed Ousfour qui sera projeté dans le cadre de rétrospective marocaine, aux longs métrages « La Damnée » d’Abel Danan et « Everybody Loves Touda » de Nabil Ayouch, proposés en avant-première.
« C’est une très belle sélection, riche et très intéressante », commente la réalisatrice marocaine.
Pour ce qui est de ses projets, Maryam Touzani révèle qu’elle est en train de préparer son prochain film, un court-métrage qui sera tourné à Tanger, sa ville natale.
« C’est un peu un retour aux sources. Je reviens à Tanger pour mon troisième court métrage », a indiqué la réalisatrice dont le premier court-métrage « Quand ils dorment » (2012) avait également été filmé dans la ville du Détroit.
Mais le prochain film aura « un goût assez particulier », à ses yeux, car il raconte son « histoire personnelle », explique-t-elle.
 
Au total, plus d’une soixantaine de films seront présentés lors de la 17ème édition du FFA, dont dix en compétition et une quinzaine en avant-première.
Depuis mardi, la ville d’Angoulême s’est drapée des couleurs du Maroc dont le drapeau, en tant que pays invité d’honneur du FFA, restera hissé tout au long du festival à l’hôtel de ville.
Créé en 2008 et consacré au cinéma francophone, le FFA se tient dans la ville d’Angoulême, en Charente dans le Sud-ouest de la France. Chaque année, à la fin de l’été, il s’impose comme l’événement incontournable de la rentrée culturelle en France.

Propos recueillis par
Amal Tazi (MAP)